Championzé, par Eddy Vaccaro (dessin) et Aurélien Ducoudray (récit) chez Futuropolis.
Un petit bijou graphique pour honorer une vie d’exception. Qui se déguste en musique avec Zenzika et Eddy Vaccaro lui-même à la guitare.
Elles sont nombreuses les vies qui sont entrées dans l’Histoire par le port de Marseille. Des vies grandioses. Des vies maudites. Comme celle de M’Barick Amadou Fall.
Premier africain à devenir champion du monde de boxe.
C’était en 1922. Et pourtant, il s’appelait M’Barick, le Béni…
Ses poings feront de lui une légende. Battling Siki, le rusé (wolof) combattant (anglais) !
Mais pas un champion. Non ! Et surtout pas contre Français!
Un Orang-Outan, un Championzé !
Citoyen d’un monde qui ne lui pardonnera jamais d’être né noir.
Saint Louis du Sénégal → Marseille.
La Grande Guerre, escale.
Amsterdam → Paris → Dublin → New Jersey
Harlem, terminal.
Exit, le Championzé. Juste un autre nègre qui se fait buter.
3 coups de revolver. Un pour chaque décennie de sa vie.
1925, il a 28 ans. Son dernier combat.
Perdu par KO au 5e round.
Marseille → Harlem, à poings levés.
Ça aurait pu être un film…
Ou un poème de Claude McKay.